SECTEUR 1

débats TV et radio populaires incluent régulièrement des personnes ouvertement
critiques du gouvernement et de ses politiques. Le grand nombre de journaux5
et l’explosion des médias privés sont aussi le signe d’un paysage médiatique de
plus en plus libre.
Néanmoins, selon un panéliste, « les gens vous demandent souvent si vous
n’avez pas peur d’écrire ce que vous écrivez. » En dépit du sentiment de liberté
accrue, les journalistes ont toujours peur de s’exprimer librement parce que la
menace d’une poursuite judiciaire ou d’une agression physique est réelle. « Les
journalistes refusent souvent des missions » par peur des répercussions soit de
l’État ou des groupes d’intérêts puissants.
Exercice de la liberté d’expression par les citoyens
Les citoyens ordinaires se sentent en général plus libres de s’exprimer sur des
affaires publiques aujourd’hui que par le passé. C’est en partie parce que les
médias leur ont donné une voix plus grande. Presque chaque station de radio
et chaîne de télévision – y compris les radiodiffuseurs publics – diffusent des
émissions-débats et des programmes à ligne ouverte avec une participation non
filtrée du public.
Cependant, « il y a certains sujets dont vous pouvez parler sans crainte et
d’autres dont vous ne pouvez pas ». En raison du passé autoritaire du pays, les
citoyens pensent qu’il y a toujours des agents infiltrés pas loin qui écoutent leur
conversation. Les organisations de la société civile pensent que des agents de
sécurité infiltrent souvent leurs réunions pour écouter leur conversation et en faire
rapport aux responsables du gouvernement. « Malgré les garanties de liberté, la
pratique enracinée qui consiste pour l’État à espionner constamment ses citoyens
n’a pas disparu, » a déclaré un panéliste. « Dès que les gens savent que des agents
de sécurité se trouvent dans la pièce, ils ont peur de dire ce qu’ils pensent.»
Même s’il suffit d’une simple déclaration pour organiser un rassemblement public,
les organisateurs de ces évènements prétendent souvent qu’on leur demande aussi
de dévoiler les sujets qu’ils prévoient de discuter. Les fonctionnaires administratifs
dérangent régulièrement les rencontres publiques à cause du sujet de discussion
et du calibre des participants. Conscients de cette situation, un panéliste a
affirmé que les missions diplomatiques et autres organisations internationales au
Cameroun organisent de plus en plus leurs réunions dans des locaux privés de
façon à ce que les gens puissent s’exprimer librement.
La règle élémentaire de prudence pour les gens est de faire attention autant qu’ils
le peuvent à ce qu’ils disent dans les conversations privées et les rassemblements
publics. « Vous trouverez quelqu’un en train de parler ouvertement du président,
avant de se retourner vite pour voir si quelqu’un écoute. »

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Le nombre estimé de journaux au Cameroun varie de 500 à plus de 600, mais seule une douzaine d’entre eux sont
réguliers et considérés comme crédibles.

BAROMETRE DES MEDIAS AFRICAINS Cameroun 2014

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