La rigueur dans le traitement de l’information n’est pas la qualité la mieux
partagée chez les médias gabonais. Cela est dû à un manque de capacités, mais
également à la pression politique ou à l’engagement politique des journalistes
eux-mêmes. Il y a bien un observatoire des médias et même une charte des droits
et devoirs des journalistes gabonais. Il n’empêche que les normes professionnelles
ainsi que l’éthique et la déontologie sont régulièrement bafouées.
Les conditions matérielles de travail des journalistes sont plutôt mauvaises. Les
salaires dans les médias privés sont très bas et parfois inexistants. Seul le quotidien
l’Union assure un revenu adéquat à ses employés ainsi qu’une assurance. Dans
le public, les salaires sont inégaux et les collaborateurs extérieurs sont les plus
vulnérables. Et, à part Gabon Télévision et Africa numéro Un, il n’y a même pas de
vrai syndicat pour défendre les acteurs des médias. Des associations existent mais
ne sont pas très efficaces. La majorité des journalistes ne sont pas syndiqués et se
mobilisent à peine quand l’un d’eux est agressé ou traîné devant les tribunaux.
Dans une telle situation il n’est pas surprenant que la corruption soit rampante.
Beaucoup de journalistes gabonais perçoivent ce qui est communément appelé
le gombo, les frais de transport, les frais d’installation, ou les frais d’intronisation.
Il y en a même qui ont droit à des «frais d’entretien». Il s’agit d’argent ou de
faveurs matérielles accordés à un journaliste pour qu’il soit bienveillant par
rapport à une personne, un parti politique, etc. Les conséquences sont, entre
autres, l’autocensure, pour ne pas heurter le bienfaiteur, l’annonceur publicitaire
ou le régime.
On estime que près de la moitié des journalistes gabonais n’ont reçu aucune
formation formelle. Il existe pourtant des opportunités de formation. Cela peut
être une formation diplôme, une formation continue ou des séminaires.
Toute nouvelle formation ne garantit cependant pas une promotion. En effet, il
n’y a pas de politique volontariste de promotion de l’égalité des chances dans les
rédactions. L’appartenance politique est un critère qui compte. Par contre, il n’y a
pas de discrimination fondée sur l’âge, le sexe ou la religion.

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BAROMETRE DES MEDIAS AFRICAINS GABON 2016

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