SECTEUR 4 4.3 Les niveaux de salaire et les conditions générales de travail, dont la sécurité, des journalistes et des autres professionnels des médias sont appropriés Les bas salaires constituent l’un des plus grands problèmes auxquels sont confrontés les médias camerounais. Selon les estimations, les salaires oscillent entre 50 000 francs CFA (environ 90 dollars américains) par mois et un peu plus de 700 000 francs CFA (environ 1 250 dollars américains) par mois pour les responsables des médias. Même dans ce cas, les salaires ne sont pas réguliers et il est des de journaux qui doivent jusqu’à 40 mois de salaire à leur personnel. Pour réduire la masse salariale et les conflits de travail, certains journaux ont des contrats avec quelques privilégiés et «paient le reste de leur personnel à la petite semaine». Dans le pire des cas, pour éviter de payer le personnel, certains organes de presse maintiennent les reporters comme stagiaires aussi longtemps que possible. «D’autres demandent aux journalistes de tirer leurs revenus des pourboires et des per diem qu’ils reçoivent lors de leurs descentes sur le terrain à l’effet de couvrir des manifestations», a déclaré un panéliste. Les propriétaires de médias refusent systématiquement d’honorer les règlements sur le travail et les conventions avec leur personnel. Il y a plusieurs années, des journalistes et des employés ont signé une convention collective précisant les conditions de travail minimales, y compris les salaires de départ. Cette convention fixait le salaire de départ à 160 000 francs CFA (environ 290 dollars américains) par mois. Quelques journaux tels que Mutations, Le Messager et Le Jour ont des grilles salariales négociées en privé qui sont beaucoup plus élevées que le minimum fixé dans les conventions collectives. Cependant, ni ces arrangements en interne ni ces conventions collectives ne sont pleinement respectés. En revanche, les journalistes du secteur public perçoivent des salaires plus élevés et plus réguliers. La plupart sont payés à l’échelle barémique de la fonction publique et bénéficient d’avantages multiples tels que l’assurance maladie et sécurité. En moyenne, le salaire de départ des journalistes de la CRTV est de 250 000 francs CFA (environ 440 dollars américains), soit à peu près le même salaire de départ pour les enseignants et les médecins. Mais avec l’augmentation du coût de la vie, en particulier dans les grandes villes, les journalistes du secteur public se plaignent également de la faiblesse de leurs salaires. 103 BAROMÈTRE DES MÉDIAS AFRICAINS CAMEROUN 2018