SECTOR 1 1.10 L’État ne cherche pas à bloquer ou à filtrer le contenu d’Internet à moins qu’il n’y ait des dispositions légales qui servent des intérêts légitimes et qui sont nécessaires dans une société démocratique. Plusieurs membres du panel font état d’anciennes pratiques antidémocratiques et attentatoires à la liberté d’information, à la confidentialité ainsi qu’au secret des correspondances et des télécommunications. Dans les cas les moins graves, parmi les témoignages, il s’agit d’une simple surveillance des contenus de sites. Dans les occurrences les plus extrêmes, des panélistes évoquent le piratage de comptes de messagerie électronique pour lire, voire filtrer les e-mails. Selon un membre du panel, des personnes ont même été arrêtées dans un cybercafé, à cette époque, alors qu’elles étaient en train de communiquer sur Internet. Dans ces cas là, l’Etat invoque généralement les limites légales à la liberté d’expression pour justifier les arrestations. Par ailleurs, les sites Internet de la diaspora togolaise auraient été bloqués pendant cette période troublée. Il semble que cela ait été le cas du site diastog.com. Pour accéder à ces sites, un membre du panel assure qu’il fallait utiliser des moyens détournés. Un autre témoignage fait état de correspondances envoyées à plusieurs reprises par la Ligue Togolaise des Droits de l’Homme par e-mail à la Ligue Internationale des Droits de l’Homme sans jamais arriver à destination. Ces pratiques auraient été particulièrement courantes au milieu des années 2000, notamment durant la période électorale de 2005. C’est la raison pour laquelle certains participants au panel pensent que ces pratiques n’ont plus cours au Togo, de nos jours. En tout état de cause, ils estiment que ces évènements doivent être analysés en relation avec le contexte politique et social de ces années. En matière de technologie de filtrage et de surveillance des communications électroniques, un autre panéliste commente que le Togo n’a rien à envier aux pays développés. 22 BAROMETRE DES MEDIAS AFRICAINS TOGO 2010