Cameroon 1.2 Le droit à la liberté d’expression s’exerce et les citoyens, y compris les journalistes, revendiquent/exercent leurs droits sans crainte. ANALYSE À en juger par le nombre de personnes pratiquant le journalisme au Cameroun, on peut dire que les gens font valoir leur droit à la liberté d’expression. Les citoyens sont bien informés par les médias. Toutefois, il existe un certain degré de peur surtout en ce qui concerne les journalistes de la « Cameroon Radio Télévision » (CRTV) et d’autres médias d’État comme “Cameroon Tribune”. Les médias d’État n’effectuent pas d’analyse critique des événements. Il y a des reportages spéciaux, en particulier quand il s’agit de commentaires des activités du chef de l’Etat, du président de l’Assemblée nationale et du Premier ministre. Apparemment, leur choix est guidé par un seul facteur - leur approche à peine ou non critique en matière de reportage. En ce qui concerne les médias d’Etat, la peur des journalistes d’analyser les événements découle du désir ardent de “garder leurs postes”, c’est-à-dire leurs postes de responsabilité au sein de cette entreprise. Il y a aussi la crainte de la part des professionnels des médias privés. Ces derniers ne redoutent pas seulement d’être arrêtés ; ils ont également des appréhensions quant à leur situation économique : ils ont peur d’être licenciés. Un intervenant a soutenu que les journalistes des médias d’Etat n’avaient pas à s’inquiéter ; il a étayé son point de vue en évoquant le fait qu’un journaliste de la CRTV a récemment refusé de lire un communiqué à contenu tribal dangereux signé par certaines élites de la région du Centre, y compris des membres du gouvernement, et rien ne lui est arrivé. Deux émissions critiques de la CRTV Radio - “Cameroon Calling” et “Morning Safari” ont été citées par l’intervenant comme des programmes où les journalistes abordent des questions sans crainte. Un autre intervenant était d’avis que la peur vient de l’absence d’une bonne maîtrise de la pratique du journalisme, les journalistes des médias d’Etat étant considérés comme des agents de développement qui doivent soutenir toutes les décisions prises le gouLe Baromètre des Média Africains - Cameroon 2008 49