Baromètre des médias en Afrique
COTE D’IVOIRE 2012
Résumé
En matière de liberté d’expression, la Constitution de Côte d’Ivoire (23 juillet
2000) s’inspire de la Déclaration Universelle des Droit de l’Homme (1948) et la
Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (1981). La Loi 2004-643
portant régime juridique de la presse (décembre 2004) vient soutenir les principes
de la liberté d’expression en protégeant la liberté de la presse.
La Côte d’Ivoire a connu, dans son histoire récente, des soubresauts politiques
et la liberté d’expression s’en est durement ressentie. Pendant ce périodes, le
citoyens avaient toutes les raisons d’avoir peur de ‘exprimer librement car des
groupes organisés perpétraient des agressions physiques sur les personnes.
La situation s’est considérablement améliorée même si, encore en mai 2011,
un agent d’une radio à Abidjan a été assassiné apparemment pour des raisons
politiques.
En principe la Loi 2004-643 exclut toute peine d’emprisonnement pour les délits
de presse. Cependant il y a des exceptions, qui concernent notamment l’incitation
au vol, à la haine, à la rupture de la cohésion sociale ; à l’atteinte à l’intégrité
du territoire national, etc. La difficulté c’est que toutes ces exceptions laissent
beaucoup de marge d’interprétation aux magistrats.
La Côte d’Ivoire a ratifié la plupart des instruments régionaux et internationaux
sur la liberté d’expression et la liberté des médias. Les publications écrites ne
sont pas soumises à autorisation, même si la Loi 2004-643 pose des conditions
administratives à remplir. Cette loi organise l’exercice de la profession de
journaliste, sans toutefois comporter de dispositions qui empêchent l’entrée dans
ou l’exercice de la profession. Enfin, elle protège les sources d’information.
En Côte d’Ivoire le statut de la fonction publique impose aux fonctionnaires
l’obligation de réserve. Les conséquences sont que parfois des scandales sont
dissimulés, ou les informations publiques fournies sont souvent sélectives ou
partielles. En conclusion, on peut dire que l’accès à l’information publique n’est
pas aisé.
Par contre l’accès à l’internet est libre et les sites web naissent ou meurent sans
que l’Etat n’intervienne.
La presse bénéficie du soutient de la société civile, mais il y a encore beaucoup de
chemin à parcourir pour développer une véritable synergie entre les deux parties.

BAROMETRE DES MEDIAS EN AFRIQUE COTE D’IVOIRE 2012

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