SECTEUR 1

1.2 Le droit à la liberté d’expression est effectif et les
citoyens, y compris les journalistes, exercent leurs
droits sans crainte.
Bien que les textes constitutionnels garantissent la liberté d’expression, leur
effectivité n’est pas totale pour les citoyens comme pour les journalistes. Que
l’on se réfère à l’ancien ou au nouveau régime, la majorité des panélistes estime
que les journalistes souffrent toujours de « certaines craintes de représailles ». La
période pré et postélectorale a été particulièrement éprouvante pour la liberté
d’expression. Les citoyens en général, et les médias en particulier, avaient toutes
les raisons de craindre les exactions de la Fédération des Etudiant de Côte d’Ivoire
(FESCI), des Jeunes Patriotes, des Forces Républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI)
et des Dozos. Si aujourd’hui ces menaces s’expriment moins fréquemment sous
forme d’agressions physiques sur les personnes des journalistes, elles persistent
dans les suspensions fréquentes et répétées de journaux (par exemple la
fermeture de 9 journaux avant les élections de 2010) ou dans les visites ‘musclées’
de locaux de presse (comme pendant la période post-électorale de mars 2011
lors de l’occupation des locaux du journal Notre Voix saccagés puis réquisitionnés
pendant plusieurs semaines). Les panélistes s’accordent à dire que l’Etat n’est pas
forcément commanditaire de ces actions mais ils accusent volontiers son apathie
à sanctionner les responsables.
L’un des membres du panel rappelle, à titre d’exemple, qu’en septembre 2010, le
journaliste Ousmane Sy Savané, patron de presse d’un journal, a été emprisonné
pendant deux semaines à la Maison d’Arrêt et de Correction d’Abidjan (MACA)
suite à la parution de son article sur ‘la dévaluation du CFA’, pour être finalement
relâché sur l’intervention du Premier Ministre. Le même panéliste a également cité
l’exemple de Sylvain Gagneto de Radio Yopougon (quartier d’Abidjan), assassiné
en mai 2011, apparemment pour des raisons politiques.
Un autre panéliste ajoute qu’encore aujourd’hui certains journalistes appartenant
aux médias du service public peuvent voir leurs salaires suspendus et que d’autres
collègues sont toujours en exil.

Le pointage:
Notes individuelles:
1

Pays ne répond pas aux critêres d’indicateur

2

Pays couvre seulement quelques aspects d’indicateur

3

Pays répond à plusieurs critêres d’indicateur

4

Pays répond à la plupart des critêres d’indicateur

5

Pays répond à tous les critêres d’indicateur

Moyenne de l’indicateur:

2.9 (2009: 3.0)

BAROMETRE DES MEDIAS AFRICAINS COTE D’IVOIRE 2012

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