Tchad
respondant de la BBC à la suite des événements du 13 avril 2006)
dans l’exercice de leur fonction limitent leur liberté et empiètent
sur leur responsabilité. Certaines exigences du cahier des charges
des radios notamment la redevance financière (500 000 Fcfa par an)
difficile à supporter par les radios et certaines décisions émanant
du Haut Conseil de la Communication (HCC) telles que l’interdiction
faite aux stations de radios privées de « concevoir, réaliser et diffuser toutes émissions politiques ou à caractère politique » pendant la dernière campagne référendaire limitent considérablement
l’exercice de la liberté d’expression à ces moments cruciaux de la
vie politique du pays.
Bien que consacrée par la Constitution, l’exercice de la liberté
d’expression est mis à rude épreuve par la dimension répressive
de certaines dispositions de la loi 29. La qualification de trouble
à l’ordre public et de délit de diffamation est très fréquente.
Ainsi, en février 2003, le directeur de publication du journal Notre Temps et son rédacteur en chef ont été condamnés à 6 mois
d’emprisonnement ferme, 100 000 Fcfa de dommages et intérêts, 6
mois de suspension du journal et 10 mois d’interdiction d’exercice
de la profession. A la demande de leur conseil, ils bénéficieront
d’une liberté provisoire (après 56 jours d’incarcération) puis d’une
condamnation avec sursis et deux millions de dommage et intérêt
pour diffamation.
En octobre 2004, le directeur de publication par intérim du journal
Le Temps sera arrêté sur plainte du secrétaire général de la présidence de la République pour un article paru dans le numéro 403 du
journal et dont certains passages ont été jugés diffamatoires vis-àvis du président de la République. Suite à un reportage sur la rébellion tchadienne, il sera condamné en août 2005 à 6 mois de prison
ferme pour diffamation, publication d’informations mensongères et
incitation à la haine tribale. Un mois avant, le rédacteur en chef
et un collaborateur du journal L’Observateur seront condamnés respectivement à 3 mois et 3 ans de prison ferme pour diffamation et
6

Le Baromètre des Média Africains - Tchad 2007

Select target paragraph3