SECTEUR 4 Les médias exercent des normes professionnelles de haut niveau. 4.1 Le niveau de traitement de l’information obéit aux principes de base d'exactitude et d’équité. Une enquête récente menée par INCIPALS sur “Le rapport sur les propos légitimes et les tensions“ a recensé les typologies de crimes dans les médias. L’étude comptabilisait notamment les crimes les plus graves (comme les délits de diffamation et apologies du crime) et les crimes les moins graves (comme la prolifération de rumeurs). Les résultats ont démontré que les crimes les moins graves étaient de loin les plus nombreux. L’enquête en a conclu que des dérapages existent mais qu’ils sont plutôt mineurs. Un Code d’éthique et de déontologie a été mis en place par l’Ordre des journalistes en 2004, mais à ce jour il n’a jamais vraiment été suivi. Il prévoit même un conseil de discipline qui n’a jamais été mis en place. En ayant développé son propre code d’éthique, le journal L’Express de Madagascar fait exception à la règle et montre des efforts palpables. Ainsi, la rédaction de L’Express de Madagascar étudie d’abord systématiquement les communiqués pour s’assurer qu’ils ne contiennent ni propos diffamants, ni propos modifiés. Comme le cas s’est déjà présenté, le journal n’hésite pas à demander à l’Etat de rectifier son communiqué s’il l’estime nécessaire. L’Express de Madagascar veille également à la vérification de ses sources et, par principe, ne publie aucun article mentionnant les noms des personnes impliquées tant qu’elles ne sont pas sous poursuites judiciaires. Le cas s’est présenté dans l’Affaire du bois de rose12 ou plus récemment celle des Panama Papers. Pour minimiser l’influence des publicités, L’Express de Madagascar les publie dans un supplément séparé du journal. La société civile prend soin d’envoyer des communiqués mais dénonce certaines interprétations des journalistes. Par exemple, régulièrement les journalistes parlent de l’autisme comme d’une maladie alors que les communiqués prennent soin d’expliquer que l’autisme est un état d’une personne. Parfois, pour éviter ces erreurs lourdes de conséquence, les membres de la société civile préfèrent acheter les pages. Pour certains membres du panel, le code des pratiques professionnelles américaines est un modèle à suivre. Pour le panel, dans la même mesure qu’il existe un Ordre d’éthique et de déontologie effectif dans tous les autres secteurs d’expertise (comme les comptables ou les médecins), un dispositif semblable devrait être mis en place dans le métier de journaliste. 12 Le bois de rose interdit d’exploitation à Madagascar fait l’objet de scandales réguliers impliquant de hautes personnalités qui en font un trafic clandestin. 42 BAROMETRE DES MEDIAS AFRICAINS MADAGASCAR 2016