SECTEUR 2 Mais, pour l’un des panélistes, ces initiatives « éparses et disparates » ne peuvent tenir lieu de politique cohérente et concertée dans le cadre d’une démarche inclusive. D’une part, les acteurs demandent que le secteur soit géré par un ministère plein et non dans un département qui l’englobe dans la communication et les télécommunications ; d’autre part, de nombreux jeunes embrassent le secteur, mais ils ne trouvent pas de travail, faute d’un cadre d’intégration et d’une politique claire du gouvernement en la matière. Il reste aussi beaucoup à faire dans le domaine de l’orientation et de l’accompagnement des étudiants vers les savoirs et savoir-faire de demain. Dans l’intervention d’un autre membre du panel, la conception et la mise en service de l’Intranet gouvernemental par l’Agence de l’Informatique de l’Etat est pointée comme l’un des symptômes de l’incohérence des politiques gouvernementales en TIC. Il en est de même pour la stratégie de passage au tout numérique; à deux ans de la migration, des mesures conservatoires telles que l’arrêt de l’attribution des fréquences radioélectriques analogiques ou le contrôle des équipements importés ne sont pas prises. Un membre du panel se demande si les ménages sont préparés à cette révolution, notamment en termes de changement ou de mise à niveau de leurs récepteurs. Pour ce qui est des opérateurs de télévision, l’un d’entre eux a mis en place une plateforme d’essai, mais il semblerait que cela ne soit pas sur la bonne fréquence. Pour leur part, les organisations consuméristes estiment que la politique des télécommunications doit aller encore plus loin, particulièrement dans le domaine de la portabilité des numéros de téléphone, c’est-à-dire la possibilité pour un client de migrer d’un opérateur à un autre en gardant le même identifiant et le même numéro. En règle générale, l’Etat et ses démembrements sont invités à faire en sorte que la concurrence entre les acteurs soit au bénéfice des consommateurs en termes de baisse des prix et de relèvement de la qualité du service. En outre, des panélistes pensent que le dynamisme du secteur est davantage dû à l’évolution rapide des technologies et à la grande réactivité des professionnels du domaine. Ces points de vue sont contestés par une grande partie du panel qui concède qu’on peut épiloguer sur la pertinence et la cohérence des actes posés par l’Etat, mais on ne peut nier l’existence d’une politique du secteur depuis des décennies, précisément depuis un fameux séminaire organisé du 3 au 5 juin 1982 lors duquel la réflexion sur la restructuration du secteur des télécommunication a été impulsée. 34 BAROMETRE DES MEDIAS AFRICAINS SENEGAL 2013