SECTOR 4

4.8
Les niveaux de salaire et les conditions
générales de travail des journalistes et des autres
acteurs des médias sont appropriés.
Il n’existe pas de grille des salaires dans les médias. Dans le privé, chaque patron
de presse définit sa propre grille des salaires, en tenant compte de l’ancienneté
de son employé, mais aucune convention collective ne fixe les salaires. Le salaire
au recrutement peut être fixé à 200 000 Ar pour la télévision, comme le dit l’un
des panélistes. Mais à la radio, les salaires sont nettement réduits : dans certaines
radios privées, les journalistes gagnent parfois entre 80 000 à 100 000 Ar par mois.
Enfin, la presse écrite est généralement le secteur où les journalistes sont le mieux
payés. Le niveau des salaires est surtout tributaire des diplômes du journaliste et
non de son talent ni de ses résultats. Ce qui provoque une certaine frustration dans
le métier, car les moins diplômés ne sont pas forcément les moins professionnels.
Ensuite,on constate que les animateurs et concepteurs d’émissions sont mieux
payés que les journalistes, leurs salaires allant du double au quintuple des leurs.
Des conditions de travail difficiles
Par ailleurs, on constate aussi un paiement irrégulier des salaires des journalistes,
dans certains organes de presse, si tant est que ces journalistes soient réellement
payés. Ensuite, certains organes de presse ne tiennent pas toujours compte
du transport ou des moyens de communication, encore moins des heures
supplémentaires, déplorent les participants. Pour ce qui est des moyens de
communication, par exemple, certaines rédactions mettent une flotte téléphonique
et des crédits forfaitaires à disposition des journalistes.
Enfin, les risques liés au métier ne sont généralement pas pris en compte. Le
système d’assurance n’est pas généralisé dans les organes de presse. Or, la crise
politique qui s’est muée en violences quotidiennes en 2009, a montré l’étendue des
dangers auxquels ces journalistes sont exposés. L’ordonnance 92-039, article 83
stipule que : « Pour les missions comportant nécessairement des réels dangers, notamment
en cas d’émeutes, de guerres civiles, de guerres ou d’opérations militaires, ou effectuées
dans des régions où sévissent des épidémies ou des cataclysmes naturels, l’entreprise doit
conclure un contrat avec un organisme d’assurances agréé en vue de couvrir les risques
exceptionnels courus par un agent. »

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BAROMETRE DES MEDIAS AFRICAINS MADAGASCAR 2010

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