SECTOR 2

2.6
Le gouvernement promeut un paysage
médiatique diversifié, avec   des organes de presse
économiquement viables et indépendants.
On note plutôt une forte propension à la contractualisation de l’information
par le pouvoir en place et par les acteurs politiques en général avec les médias.
D’importants contrats occultes sont négociés et conclus par les groupes de presse
pour rendre visible la vision politique du parti au pouvoir et également d’autres
formations politiques ou groupes d’intérêts.
Des contrats gouvernementaux d’environ 400 millions de Francs CFA (610.680
euros) sont signés avec chacun des groupes de presse notamment les télévisions
privées qui sont la cible principale pour la communication du gouvernement.
Au même moment la totalité de l’aide officielle annuelle que l’Etat apporte à
l’ensemble des médias est de 350 millions de francs CFA (534.350 euros). Cette
situation aliène l’indépendance des médias, même si elle assure une certaine
viabilité économique des entreprises de presse.
Cette pratique n’est pas l’apanage du gouvernement seul. La plupart des mairies
et certains partis politiques à des degrés financiers divers auraient signé avec
les médias des contrats de ce type pour s’assurer d’une couverture médiatique «
convenable » de leurs activités.
Il s’agit, pour la plupart, de contrats « pathologiques » qui ne promeuvent pas un
paysage médiatique diversifié avec des organes indépendants. Les 350 millions
FCFA officiels sont un saupoudrage qui n’a pas de commune mesure avec les
montants objets de ces contrats.
Pour la plupart des panélistes, dans un contexte où l’Etat accorde officiellement une
subvention de 350 millions à l’ensemble de la presse, un contrat non transparent
qui permet à une seule télévision d’avoir au moins 400 millions FCFA sur le dos
du contribuable béninois, on ne peut pas dire que cela vise la viabilité économique
et l’indépendance des organes de presse.
Toutefois en prenant l’exemple de certains organes privés comme « Canal 3 », le
Matinal, le Progrès...qui diffusent également des points de vue opposés à ceux du
gouvernement, les panélistes estiment qu’il est possible de bénéficier de ce type de
contrat sans verser dans la propagande ou l’allégeance.
Des exemples ont été cités pour montrer que lorsque le fonctionnement d’une
entreprise dépend en grande partie de subvention publique non transparente on
ne peut pas dire qu’elle est économiquement viable et indépendant.
L’absence de dispositions fiscales spécifiques pour les entreprises de presse
ne contribue pas à l’indépendance de la presse. Les entreprises de presse sont

BAROMETRE DES MEDIAS EN AFRIQUE BENIN 2009

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