SECTOR 2 Formellement la presse publique ne souffre pas de l’ingérence politique abusive. Toutefois, il convient de noter qu’aucune disposition légale ou règlementaire ne vise expressément à protéger l’organe de presse public de l’ingérence politique. Comme pour exprimer son désaccord avec les autres, l’un des panélistes rappelle les propos du Président de la République Amadou Toumani Touré, à l’occasion de la présentation des vœux de nouvel an 2009 aux médias : il avait proposé l’organisation d’un forum sur l’Essor qui, selon lui, est l’organe public le plus en retard dans la sous région. En réalité, constatent les panélistes, l’état d’esprit n’a pas beaucoup changé avec le nombre de correspondants et personnel de l’Agence malienne de presse et de publicité (AMAP) qui maintiennent une attitude encore plus portée sur des questions institutionnelles. Souvent, certains des journalistes font un peu trop de zèle. Selon l’analyse d’un autre panéliste, bien qu’étant établissement public à caractère administratif, dirigé par un Conseil d’administration présidé par le ministre de tutelle, et bénéficiant d’une subvention de l’Etat, l’Essor refuse parfois de couvrir des évènements dits institutionnels. Par exemple, l’Essor a refusé de publier une interview commanditée du procureur en charge du dossier de l’affaire dite du fonds mondial (Il s’agit d’une affaire présumée de malversation financière au niveau de certains services rattachés au ministère de la santé). Créée par la loi No92-036/AN-RM du 24 décembre 1992, l’AMAP a pour missions de: • assurer à travers la confection, l’impression et la vente des titres de la presse d’Etat en français et dans les langues nationales, la diffusion de toutes les informations, susceptibles d’intéresser les citoyens maliens ; • assurer ou de collaborer à la confection et à l’impression de tout ouvrage concourant à une meilleure information des citoyens maliens; • rechercher, de diffuser et de distribuer contre payement dans le pays et vers l’extérieur, des informations nationales ; • redistribuer contre payement, aux média nationaux et aux usagers privés, un service d’informations mondiales obtenues par convention ou alliance avec d’autres agences de presse ; • mettre en oeuvre la législation régissant la publicité en République du Mali; • collecter, de réaliser ou de faciliter la réalisation d’ objets ou oeuvres publicitaires ; • assurer la régie publicitaire des médias d’Etat et des tiers qui lui en font la demande. 32 BAROMETRE DES MEDIAS AFRICAINS MALI 2010