La voie à suivre La voie à suivre 1. Quels changements y a-t-il eu dans l’environnement des médias ces deux/trois dernières années? Ce Baromètre des Médias Africains (BMA) est le premier pour la République du Congo. La plupart des grands développements dans les médias ont eu lieu au cours de la période post-conflit, une période de plus d'une décennie. Les développements qui suivent sont les plus récents et les plus déterminants. Ils sont aussi bien positifs que négatifs. Les développements positifs Peut-être le développement le plus important dans l'environnement médiatique congolais est l'élimination de l'emprisonnement pour les délits de presse et son remplacement par des amendes. Les journalistes se sentent plus libres et deviennent par conséquent plus audacieux. En 2009, le pays a signé sa première convention collective pour les professionnels de la communication, ce qui a renforcé le cadre juridique en ce qui concerne l'amélioration des conditions de travail en général des journalistes. Le document est reconnu au tribunal du travail du pays. Après des années dans un immeuble «vétuste», le diffuseur public a aménagé dans un nouveau bâtiment équipé de bureaux et d'équipements confortables en 2009. Le bâtiment abrite la radio comme la télévision d'Etat. Les développements négatifs Les lois sur les médias congolais sont généralement progressives, mais de nombreuses dispositions importantes ont été rendues inapplicables par l'absence de législation ou de textes d'application opérationnels. En conséquence, la liberté des médias a évolué dans beaucoup de confusion, d'incertitude et d'abus. De la même manière que le secteur devient plus dynamique, le volume de la propagande pro-gouvernementale augmente aussi dans les colonnes des journaux et sur les ondes. Une sorte de culte de la personnalité a trouvé racines partout dans les médias, affectant la crédibilité et le respect du public. Le décès suspect d'un blogueur anti-corruption en 2012 n'a pas été largement considéré comme un développement négatif, à la fois parce qu'il était peu connu dans les cercles médiatiques nationaux et parce qu'il n'était pas clair si le feu qui l’a tué avec sa famille était un acte d'incendie criminel. BAROMETRE DES MEDIAS AFRICAINS République du Congo 2013 59