SECTEUR 4 Le media pratique un niveau élevé des normes professionnelles. 4.1 Le niveau de traitement de l’information obéit aux principes de base d’exactitude et d’équité. Les médias congolais sont caractérisés par un éventail de défauts qui minent généralement leur crédibilité. Les médias publics, comme les médias privés sont souvent l'objet de critiques pour la partialité, la non vérification des faits et même la fabrication ou distorsion flagrante de l'information. «Le contenu éditorial inclut parfois des mensonges et des insultes.» En règle générale, les reportages sont chargés de commentaires et d'opinions personnelles du journaliste et il n'y a aucun effort visible pour séparer les faits et les points de vue. Le contenu payé (reportages et interviews) est souvent présenté comme le fruit d'un travail journalistique, parfois même à la une. Le public croit que les journalistes participent souvent à la propagande et «blanchissent» les politiciens et autres personnalités publiques et les institutions. Il est fréquent que les médias publient entièrement des reportages produits ou écrits par des attachés de presse et chargés des relations publiques. «Les nouvelles semblent toujours être téléguidées. Les journalistes ont des intérêts qu'ils tentent de promouvoir dans leur travail». De multiples facteurs contribuent au bas niveau de professionnalisme des médias congolais. Mais les plus importants sont le manque de formation adéquate, les pratiques de corruption dans la société en général et une culture de «lèchebottes». «Beaucoup veulent faire un bon travail, mais le contexte est difficile». Une conséquence directe est le nombre de procès en diffamation devant les tribunaux congolais. Selon une estimation, au moins une affaire est entendue toutes les deux semaines, la plupart d'entre elles résultant en verdicts de culpabilité. La confiance du public dans les médias a également chuté, entraînant la faiblesse des ventes des journaux. «Il n'y a rien dans les journaux pour aider le public à faire des choix éclairés». Les médias privés prétendent être relativement plus professionnels que les médias d’Etat, qui sont fortement influencés par les politiciens et les pouvoirs publics. Les autorités publiques considèrent la presse privée comme une force d'opposition, parce que de temps à autre, elle publie des articles qui embarrassent le gouvernement. Néanmoins, les médias privés sont principalement responsables de reportages à sensation. 50 BAROMETRE DES MEDIAS AFRICAINS République du Congo 2013