SECTEUR 4 Les médias exercent des normes professionnelles de haut niveau. 4.1 Le niveau de traitement de l’information obéit aux principes de base d'exactitude et d’équité. En 2012, les médias étaient au centre d’une histoire alléguant qu’un haut responsable militaire s’était transformé en python dans un hôtel de Buea, la capitale de la région sud-ouest. Les journaux et les stations de radio locales étaient les principaux propagateurs d’une rumeur qui n’avait pas été vérifiée. Environ 10 000 résidents, pour la plupart des étudiants universitaires, ont attaqué l’hôtel, accusant sa direction de protéger le soldat. De nombreuses personnes ont été arrêtées et quelques-unes blessées lors des confrontations avec les forces de sécurité qui ont suivi. L’année dernière, un journal a publié une histoire sur une femme venant d’un foyer polygame qui était séropositive. Mais il a utilisé la photo d’une femme qui n’était pas mariée et qui ne vivait même pas à proximité du lieu de l’histoire pour illustrer l’article. Il s’est avéré que la photo avait été prise sur une page Facebook et qu’aucun effort n’avait été fait pour l’authentifier avant de la publier. Les exemples comme celui-là sont communs et dépeignent des médias qui enfreignent régulièrement les principes de base d’exactitude et d’impartialité. « La plupart des articles dans les journaux sont trompeurs et inexacts, » a déclaré un panéliste. « Les journalistes semblent ne pas du tout maîtriser les principes de base de la profession. » La plupart des journaux font dans le sensationnalisme, avec des « gros titres tapageurs » qui ne sont pas étayés par des faits. À la radio, la prolifération d’émissions-débats crée la confusion entre les faits et les opinions. Les animateurs et les invités présentent régulièrement leurs points de vue comme « une parole d’évangile. » Les journalistes ont aussi été accusés de faire du chantage aux sources d’information pour leur extorquer de l’argent. Il est devenu courant pour les éditeurs de montrer des copies pré-impression de leurs journaux à une source d’information pour négocier l’abandon d’un reportage négatif moyennant une somme d’argent. Certains journalistes pensent que la profession leur donne la liberté de « coincer les gens. » En revanche, « si quelqu’un est noir et a de l’argent, il peut être peint en blanc par un journaliste » a affirmé un panéliste. De nombreux facteurs expliquent les normes médiocres appliquées par les médias au Cameroun. Au fil des ans, la profession a attiré des centaines de jeunes cherchant à gagner de l’argent rapidement. « Les journalistes du Hilton » – des hommes et des femmes qui se font passer pour des journalistes et inondent les 54 BAROMETRE DES MEDIAS AFRICAINS Cameroun 2014