SECTEUR 2

En dépit de l’essor enregistré par les radios privées, le radiodiffuseur public –
Cameroon Radio Television (CRTV) – domine toujours le paysage. La CRTV
possède à la fois des salles de rédaction et des centres de production centraux et
régionaux. Sa couverture géographique est supérieure à celle de stations privées
et communautaires ; elle est aussi mieux financée et mieux dotée en personnel.
La radiodiffusion sonore reste la principale source d’actualités et d’information
dans le pays, et ce en raison de plusieurs facteurs. Le principal est peut-être le fait
que presque toutes les stations de radio au Cameroun sont des radiodiffuseurs
à accès libre, ce qui veut dire que ce service est gratuit. Les postes de radio sont
aussi bon marché, et coûtent souvent seulement 1500 FCA (3 USD). Par ailleurs,
la plupart des téléphones mobiles les moins chers sont aujourd’hui équipés de
récepteurs FM hors réseau.
Cependant, des lacunes demeurent. Malgré le nombre élevé de stations de radio
en service dans le pays, certaines localités ne reçoivent toujours pas de signaux
radio. L’introduction de la transmission FM a limité la zone de couverture des
signaux radio dont la qualité de son est bien supérieure à celle des signaux de
radiodiffusion à onde courte et moyenne. Dans d’autres endroits, le manque
d’électricité et d’autres infrastructures est problématique. Pour la majorité de la
population du pays – qui vit avec moins de 1.5 USD par jour – un poste de radio
reste encore inaccessible. La possibilité que les radios communautaires atteignent
ces zones reculées est limitée par des facteurs tels que le manque de ressources.
Par ailleurs, comme le souligne un panéliste, « l’expérience a montré que les
stations de radio communautaires au Cameroun sont de plus en plus concentrées
dans les zones semi-urbaines et non pas dans les zones rurales. »
Dans les zones urbaines, la télévision est la source d’information préférée. Ce
paysage est aussi dominé par le radiodiffuseur public, même si les chaînes
commerciales privées attirent un grand public. La télévision par câble et satellite
a augmenté le nombre de chaînes accessibles aux foyers. Les exploitants du
câble proposent désormais des chaînes à diffusion directe, essentiellement de
divertissement.17 Cependant, les panélistes soulignent aussi que le piratage est un
grave problème pour les exploitants du câble au Cameroun.
Presse écrite (journaux et magazines)
La presse écrite au Cameroun est en déclin en partie à cause des conditions
économiques difficiles, des problèmes de distribution, d’une culture de la lecture
insuffisante, voire inexistante, et de l’émergence de nouveaux médias. Messa
Presse, le principal distributeur de journaux du pays, ne couvre pas toutes les
régions du pays. Les journaux n’atteignent presque jamais les endroits reculés
tels que les villes et villages frontaliers. Avec un coût de 400 CFA (0.8 USD), les
journaux sont considérés comme étant très chers et hors de portée de la vaste
majorité de la population. Les plans prévoyant d’augmenter les prix à 500 CFA (1
USD), rendraient l’accessibilité des journaux encore plus difficile. Pour les éditeurs
17 Canal 2 International a récemment lancé Canal 2 Info et Canal 2 Movies

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BAROMETRE DES MEDIAS AFRICAINS Cameroun 2014

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