En ce qui concerne le contenu il est plutôt monolithique avec la domination des préoccupations du gouvernement. En période électorale cependant une commission ad hoc organise l’accès à l’audiovisuel public. Cet accès est réservé exclusivement aux partis concernés par l’élection. Il n’y a pas de médias communautaires. De l’éthique et des médias Il existe bien une structure d’autorégulation mise en place par les médias. Mais elle n’est pas opérationnelle. Certains journaux se sont donc organisés à l’interne. Mais ce sont surtout les tribunaux qui tranchent les conflits, car le public n’a pas d’autres recours face aux dérives. Des pratiques professionnelles dans les médias A cause d’une formation professionnelle généralement insuffisante, les normes techniques ne sont pas toujours respectées. Le traitement des événements est largement superficiel. Dans certains cas, les journaux se contentent de l’information qui leur est donnée ou des « fuites organisées », sans mener leur propre enquête. L’information scientifique en particulier, suscite peu d’intérêt. Le recrutement et la promotion du personnel se font par affinité, souvent politique, surtout dans la presse publique. Dans les médias privés, il y a plus de concurrence. L’autocensure est une pratique courante. Les médias privés font attention aux gros annonceurs. Dans les médias publics, c’est surtout la pression politique. Enfin, il y a des sujets sensibles tels que la sécurité, les tabous religieux et culturels. A côté de l’autocensure, les propriétaires des médias empiètent sur l’indépendance des journalistes. La corruption est également courante. Cela a installé une crise de confiance entre les médias et les bénéficiaires. Des conditions de travail dans les médias Les nivaux de rémunération des journalistes sont jugés généralement bas : en moyenne 560 dollars par mois. Mais cela cache des pointes de jusqu’à 2000 dollars, alors qu’il y a des journalistes qui ne dépassent pas 140 dollars. En comparaison un enseignant débutant du secondaire gagne entre 280 et 340 dollars, contre 560 pour un enseignant du supérieur. Environ un tiers seulement des journalistes en activité ont bénéficié d’une formation initiale. Il existe pourtant une école de journalisme en Algérie depuis 1964. Elle offre une formation en arabe. 8 BAROMETRE DES MEDIAS EN AFRIQUE ALGÉRIE 2009