SECTEUR 4

4.3 Les niveaux de salaire et les conditions générales
de travail, dont la sécurité des journalistes et des
autres professionnels des médias sont appropriés
Une convention collective renégociée par les syndicats en 2017 a fixé le salaire
minimum des journalistes et autres professionnels des médias à 77 000 francs
CFA (154 dollars américains), étant entendu que les organes de presse disposant
de plus de ressources paieraient davantage. Les syndicats ont également convenu
de verser une partie de la contribution des journalistes à la caisse nationale
d’assurance sociale. Ces mesures ont été prises pour améliorer les salaires des
journalistes, qui étaient très bas, et établir un régime de retraite. Même selon les
normes des pays en développement, le salaire minimum du journaliste était très
bas et pouvait à peine couvrir les dépenses de base d’un débutant.
Les journalistes sont restés parmi les professionnels les moins rémunérés, ont
déclaré les panélistes. Certains, qui se situent au bas de l’échelle salariale, ne
gagnent que 40 000 francs CFA (80 dollars américains), tandis que certains
journalistes chevronnés et même des rédacteurs en chef gagnent à peine
150 000 francs CFA (300 dollars américains) par mois. Dans des circonstances
pires, certains journalistes n’ont ni contrat de travail ni salaire régulier et sont
tenus de vivre des faveurs des organisateurs d’événements.
Il n’est pas surprenant que les conditions de travail en général soient médiocres,
en particulier dans les médias privés. Faute de moyens de transport, certains
journalistes se rendent au travail et vont même jusqu’à effectuer des missions
à moto.
Les panélistes ont avancé plusieurs explications à ces mauvaises conditions
de travail. Premièrement, la plupart des propriétaires d’organes de presse les
créent pour défendre leurs intérêts économiques et politiques étroits, sans prêter
attention aux conditions de travail de leur personnel. Deuxièmement, d’autres
considèrent que leurs journaux et leurs médias audiovisuels sont des «moulins
à argent» privés et ne partagent pas les recettes avec le reste du personnel.
Troisièmement, la viabilité économique de la plupart des organes de presse privés
ne peut soutenir la masse salariale ni offrir de bonnes conditions de travail aux
journalistes.
La situation est peut-être meilleure dans le secteur public, où les salaires sont
généralement plus élevés et plus régulièrs. Dans l’ensemble, les journalistes des
médias publics bénéficient de meilleures conditions de travail et de nombreux
avantages, tels que les régimes d’assurance maladie.

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BAROMÈTRE DES MÉDIAS AFRICAINS BÉNIN 2018

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