SECTEUR 4 Le media pratique un niveau élevé des normes professionnelles. 4.1 Le niveau de traitement de l’information obéit aux principes de base d’exactitude et d’équité. De façon unanime, le panel observe que du point de vue de l’exactitude et de l’équité dans le traitement de l’information – certains participants préfèrent plutôt parler d’équilibre – il y a beaucoup à redire sur la presse sénégalaise. Le groupe décrit un tableau sombre sur lequel les démentis sont monnaie courante, de même que les procès en diffamation. On assiste même à des procès intentés par des organes de presse contre d’autres médias, pour diffamation. Dans certains cas, par contre, des citoyens victimes ne peuvent ni porter plainte ni faire passer un démenti ou un droit de réponse dans l’organe de presse qui a donné l’information. « De peur d’alimenter inutilement la polémique, on ne réagit pas », sans compter le refus pur et simple de certains organes de presse de se plier à la loi en matière de droit de réponse. Le recours abusif à la note de la rédaction (NDLR – réaction de l’organe de presse à un droit de réponse, à une note de précision ou à un démenti) est également décrié. Au sujet du déni de droit de réponse, l’affrontement verbal très virulent qui a opposé deux responsables syndicaux, Awa Wade (secrétaire générale de l’UDEN) et Mademba SOCK (secrétaire général de l’UNSAS), par presse interposée, est édifiant. Si dans le journal Le Quotidien - qui, le premier, a publié à sa une des propos peu amènes de l’un sur l’autre - le droit de réponse a été accordé, la télévision Walf TV a, pour sa part, « fait la sourde oreille » aux demandes d’un droit de réponse de la syndicaliste concernée visée par les déclarations en question. Concernant les notes de la rédaction (NDLR), selon une voix au sein du panel, elles traduisent un manque de modestie endémique dans la presse, « or, dans la course à l’information on peut se tromper de bonne foi ». Dans ces cas-là, l’intervenant pense que le journaliste devrait reconnaître qu’il s’est trompé et ne pas en rajouter, car non seulement il n’est qu’un être humain susceptible de commettre des erreurs, mais encore, le droit de réponse est un droit acquis pour le citoyen. De l’avis de certains, c’est dans la presse privée que le problème se pose avec le plus d’acuité, notamment dans les « offs » des journaux à 100 CFA (vingt cents). S’agissant de la presse publique, un panéliste évoque une procédure appliquée rigoureusement au quotidien Le Soleil selon laquelle les parties prenantes d’une information doivent donner leurs versions respectives dans le même article, non de façon séquentielle. 50 BAROMETRE DES MEDIAS AFRICAINS SENEGAL 2013