SECTEUR 2

Le pointage:
Notes individuelles:
1

Pays ne répond pas aux critêres d’indicateur

2

Pays couvre seulement quelques aspects d’indicateur

3

Pays répond à plusieurs critêres d’indicateur

4

Pays répond à la plupart des critêres d’indicateur

5

Pays répond à tous les critêres d’indicateur

Moyenne de l’indicateur:

3.4 (2008=n/a ; 2011=2.6)

2.12 Le gouvernement n'utilise pas son pouvoir sur
l’attribution des contrats publicitaires pour influencer
le contenu rédactionnel.
Le gouvernement est le plus grand annonceur au Cameroun et utilise souvent
son statut pour essayer de contrôler le contenu rédactionnel. Le Ministère des
Finances, qui possède de loin le plus gros budget publicitaire, retire régulièrement
des annonces publicitaires dans des journaux hostiles jusqu’à ce qu’ils changent
leur position. Lorsque les annonceurs du secteur public ne cherchent pas à
influencer directement le contenu, certains propriétaires de médias se sentent
néanmoins obligés d’aller dans leur sens afin de maintenir de bonnes relations.
Un éditeur d’un des journaux les plus influents du pays rappelait souvent à ses
employés la « dimension politique » qu’il existe dans l’industrie de l’information,
autrement dit, il ne fallait pas aller à l’encontre des annonceurs. Selon un
panéliste, il est courant que les éditeurs demandent à l’équipe de rédaction de les
avertir lorsqu’ils font des reportages sur certains ministres. À l’occasion, certains
éditeurs et rédacteurs ont admis endosser une fonction de relations publiques
pour certains ministres et blanchir les politiciens véreux afin de ne pas interrompre
l’afflux d’annonces publicitaires. De manière générale, le gouvernement a la main
mise sur les journaux – directement ou indirectement – parce qu’il existe très peu
de publicité ailleurs.
Les ministres et les dirigeants d’entreprises publiques utilisent aussi la publicité
pour recruter les organes de presse afin qu’ils mènent leurs batailles politiques.
Les journaux choisissent ouvertement leur camp dans la rivalité entre les politiciens
et les agents publics. Un panéliste a souligné qu’en général, l’attribution des
annonces publicitaires aux organes de presse suit le principe de « un service en
attire un autre », en référence à un adage pidgin anglais local faisant allusion au
principe du donnant donnant.
L’année dernière, le gouvernement a ordonné aux entreprises publiques de limiter
le volume d’annonces publicitaires qu’elles plaçaient dans certains organes de

40

BAROMETRE DES MEDIAS AFRICAINS Cameroun 2014

Select target paragraph3